Les fêtes et festivals péruviens

Le Pérou est un pays haut en couleurs où se déroulent de nombreuses festivités tout au long de l’année. Il existe près de 3000 fêtes typiques, rythmées par le calendrier liturgique romain dont certaines s’imprègnent de rites ancestraux païens. Zoom sur les fêtes et festivals les plus emblématiques du Pérou.

Fête de Vierge de la Candelaria

La fête de la Vierge de la Candelaria est l’une des fêtes les plus colorées du Pérou. C’est la plus grande célébration religieuse du sud du pays et l’une des fêtes religieuses les plus importantes d’Amérique du sud.

Les festivités se déroulent en février dans la ville de Puno. Située sur les rives du lac Titicaca, Puno est d’ailleurs considérée comme la capitale du folklore péruvien.

Héritage des civilisations quechuas et aymaras, cette fête est une fusion de traditions religieuses catholiques et de coutumes ancestrales en l’honneur de la sainte patronne de Puno, la Vierge de la Candelaria, littéralement la Vierge de la Chandeleur.

Cet évènement culturel et musical est considéré comme Patrimoine Mondial Immatériel par l’Unesco depuis 2014.

Les festivités débutent au début du mois avec une messe suivie d’une cérémonie de purification. La Vierge est conduite à travers la ville dans une procession colorée où défilent les prêtres, les enfants de chœur et les fidèles, qu’ils soient chrétiens ou païens.

La fête se poursuit par des danses folkloriques, où plus de 200 troupes de 40 000 danseurs viennent célébrer la vierge, appelée aussi la Candelaria Mamacha.

La diablada, la danse des diables, est la danse la plus emblématique du festival, constituée par une troupe de danseurs vêtus de costumes colorés et de masques plutôt effrayants. Les danseurs font des offrandes à la terre, la Patchamama, tout en jouant de la flûte de pan.

Les célébrations attirent des milliers de visiteurs chaque année pour observer et partager cette ferveur euphorique endiablée et colorée. La fête de la Vierge de la Candelaria est en lien avec les cycles agraires préhispaniques des semailles et des récoltes. Véritable mélange de croyances ancestrales et de traditions catholiques, cet évènement symbolise toute la richesse de la diversité culturelle péruvienne.

Inti Raymi, la fête du dieu Soleil

La fête d’Inti Raymi se déroule au mois de juin à Cuzco, l’ancienne capitale des Incas. C’est l’une des plus grandes célébrations de la ville et du Pérou, et l’une des fêtes majeures de l’Amérique latine. Elle rend en l’hommage au dieu soleil inca appelé Inti.

Cette célébration a été perpétuée pendant des siècles avant d’être interdite en 1535 par le vice-roi Francisco de Toledo qui la considérait comme païenne et contraire à la foi catholique.

Elle sera remise sur le devant de la scène en 1944 grâce à Faustino Espinoza Navarro, un acteur et écrivain péruvien, qui organisa une reconstitution théâtrale de la cérémonie perpétuée depuis tous les ans. La fête de l’Inti Raymi rassemble aujourd’hui près de 25 000 personnes et près de 700 acteurs qui mettent en scène cette ancienne célébration inca pour la rendre la plus fidèle possible.

La reconstitution débute au Temple du Soleil, le Coricancha, où le grand Inca invoque le Soleil. Elle se poursuit ensuite sur la Plaza de Armas où a lieu la cérémonie de la coca. Autrefois les personnes se massaient sur cette place, appelée Haukaypata à l’époque inca, pour attendre l’arrivée du soleil. La cérémonie se termine sur le site archéologique de Sacsayhuama.

Cet évènement se déroule au solstice d’hiver, le 24 juin, et symbolise la renaissance du soleil et l’arrivée d’un nouveau cycle. Elle célébrait autrefois la fin de la saison des récoltes et marquait un nouveau cycle agraire.

La fête d’Inti Raymi est devenue aujourd’hui un spectacle touristique mais reste tout de même une célébration majeure dans la vie des péruviens. L’Inti Raymi est un véritable symbole de l’identité et de l’appartenance des habitants de Cuzco à leurs origines incas. Cet évènement culturel se termine par des danses satiriques et par une fête foraine qui dure une semaine.

Quyllurit'i, le plus grand pèlerinage d’Amérique Latine

La célébration religieuse de Qoyllurit’i est l’une des plus importantes fêtes religieuses des Andes péruviennes. Elle réunit chaque année des milliers de personnes dans la région de Cuzco.

Véritable symbole du syncrétisme religieux, elle est un parfait exemple du mélange des croyances païennes chrétiennes et précolombiennes.

Ce pèlerinage a lieu tous les ans depuis plus de deux siècles. Selon la légende l’enfant Jésus déguisé en berger serait apparu devant un enfant indigène Marianito. Ils sont tous deux devenus amis mais l’enfant finira par disparaitre et Marianito mourut de chagrin. L’histoire raconte que l’image du Christ est apparue sur le lieu de mort du garçon, sur un rocher de l’Ausangate, l’une des montagnes les plus hautes du Pérou.

Aujourd’hui un pèlerinage traditionnel débute au village d’Andin et la procession se rend jusqu’au sanctuaire du Seigneur de Quyllurit’i, un lieu sacré où se trouve une peinture du Christ sur une roche située à plus 4 900 mètres. Plus de 30 000 pèlerins participent à cette célébration et parcourent ce chemin qui s’étend sur plus de huit kilomètres, passant par le Col de Machucruz culminant à 5200 mètres d’altitude. La procession dure environ 72 heures et la plupart des pèlerins ne dorment pas pendant cette période.

Classé au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité depuis 2011, ce pèlerinage rassemble les communautés quechuas et aymaras.

Des danses et de la musique folklorique rythment les festivités pendant cinq jours. La fête s’achève avec la cérémonie de la salutation au soleil, un temps fort du pèlerinage où des milliers de pèlerins se mettent à genoux pour célébrer le lever du jour.